L’accompagnement d’une assistante maternelle accueillant un enfant en situation de handicap   Principalement financé par la Caf[1], la MSA[2], la DDCS[3] et le conseil départemental de la Vienne, un dispositif d’accompagnement pour les enfants en situation de handicap pour les professionnels de l’accueil de loisirs, a vu le jour en 2011, suivi de la création […]

L’accompagnement d’une assistante maternelle accueillant un enfant en situation de handicap

 

Principalement financé par la Caf[1], la MSA[2], la DDCS[3] et le conseil départemental de la Vienne, un dispositif d’accompagnement pour les enfants en situation de handicap pour les professionnels de l’accueil de loisirs, a vu le jour en 2011, suivi de la création d’un poste d’éducateur spécialisé pour le PARI[4] 86. Porté dès ses débuts par la fédération des centres sociaux de la Vienne, il a été repris, depuis, par les PEP86[5] en juillet 2019.

Si l’accompagnement était principalement destiné à l’accueil de loisir pour les 6-18 ans, ce dispositif a été étendu aux professionnels de la petite enfance, dont les besoins étaient similaires. Ainsi, en 2015, la création d’un poste à temps complet de référent handicap petite enfance du département de la Vienne a permis l’embauche de Claire Pironnet, éducatrice de jeunes enfants, pour accompagner les professionnels de la petite enfance, avec pour objectif de favoriser l’inclusion en milieu ordinaire de très jeunes enfants (0-6 ans) en situation de handicap ou en cours de diagnostic.

 

 

Les missions de ce dispositif sont de former et sensibiliser les professionnels de la petite enfance, d’accompagner un projet d’accueil particulier ainsi que d’aider à la réflexion autour de l’aménagement du lieu d’accueil, en lien avec les parents. Cet accompagnement se fait dans tous les lieux d’accueil de la petite enfance, y compris les assistantes maternelles. L’accueil individuel étant un mode privilégié par le département de la Vienne.

Un constat : aujourd’hui, les parents d’un enfant en situation de handicap osent d’avantage frapper aux portes du milieu ordinaire et donc de l’assistante maternelle. La prévention précoce porte ses fruits. Ils osent également davantage parce qu’il y a une meilleure connaissance et reconnaissance du handicap, et de son corollaire, l’inclusion.

 

Comment fonctionne ce dispositif ?

Claire Pironnet, référente handicap, est en relation avec la PMI pour chaque demande de soutien d’une assistante maternelle. Cette dernière, repérant les difficultés d’un enfant, ou allant accueillir voire accueillant déjà un enfant en situation de handicap, fait appel directement soit au PARI 86, soit à la PMI qui orientera sa demande ver Claire.

 

L’évaluatrice de la PMI reste toujours à la disposition de l’assistante maternelle, tandis que Claire l’accompagne dans l’accueil des parents, l’aménagement de l’espace ou les activités adaptées. Parfois un binôme est mis en place entre l’évaluatrice et Claire. C’est rassurant pour l’assistante maternelle comme pour les familles de pouvoir compter sur un accompagnement pluri-professionnel.

Les relations entre la PMI et Claire se font de manière fluide et avec beaucoup de bon sens permettant un travail serein pour l’assistante maternelle. Dans cette optique et à la demande de Brigitte    Baudinière, responsable du mode d’accueil du département de la Vienne, une action de formation pour un accompagnement de qualité des demandes d’aide et d’écoute des assistantes maternelles accueillant ou allant accueillir un enfant aux besoins particuliers pour les membres de l’équipe, depuis la secrétaire jusqu’à l’évaluatrice, en co-animation avec la psychologue, a été mise en place.

Toutes ces actions constituent un grand soutien et un réel soulagement pour les familles. Le département de la Vienne communique beaucoup sur ce sujet sensible. Les professionnels de la PMI restent à disposition des familles et des assistantes maternelles pour tout dialogue, rencontre, et accompagnement. Une psychologue est à leur écoute si besoin.

Claire accompagne 75 projets d’accueil d’enfants par an en moyenne (50 nouveaux et 25 suivis). Ce sont des interventions à la carte et sur-mesure.

 

Pourquoi un tel dispositif ?

Un enfant en situation de handicap, comme tous les enfants, vient chez une assistante maternelle pour :

– vivre sa vie d’enfant ;

– vivre une autre expérience en dehors d’un regard spécialisé ;

– côtoyer d’autres enfants ;

– grandir, apprendre, jouer, s’épanouir. Et tellement d’autres belles choses encore….

 

Pour les parents, il s’agit :

– de reprendre le travail ;

– d’avoir du temps de répit et de souffler ;

– de consacrer du temps à la fratrie et à la vie de couple.

 

Claire, également responsable pédagogique et formatrice auprès des assistantes maternelles précise que lors de la formation initiale de 80 heures, et avant même un premier accueil, les futures assistantes maternelles reçoivent une première sensibilisation au handicap d’une heure trente, ce qui permet à ces dernières, de réaliser qu’un tel accueil est possible et qu’il répond réellement aux besoins des familles tout en prenant conscience qu’il est singulier et demande beaucoup de disponibilités. Une journée complète est consacrée au handicap, lors de la deuxième partie de formation.

Ces enfants ne sont certes, pas comme les autres, mais ils sont avant tout des enfants et les assistantes maternelles ont toutes les compétences nécessaires pour pouvoir les accueillir.

Dans tous les cas, il est judicieux d’être honnête avec soi-même et avec ses choix sans dire « oui » à tout prix.

Si la recherche d’un mode d’accueil pour un tout-petit en situation de handicap représente déjà une difficulté supplémentaire pour les parents, trouver l’assistante maternelle favorable à cet accueil différent et nouer une relation de confiance est encore moins aisé et bien vécu. La savoir accompagnée et guidée est rassurant pour les familles. En aucun cas Claire et l’assistante maternelle ne posent de diagnostic, action qui sort du champ de leur compétence.

 

 

Témoignage d’une assistante maternelle 

 

« Claire est venue m’écouter, me poser des questions très concrètes sur le développement (ou non) moteur et émotionnel de ce jeune enfant. Claire m’a également informée de ce que j’ai le droit de faire d’un point de vue prise d’informations auprès de l’équipe médicale pluridisciplinaire. Elle m’a aussi demandé quelle aide elle pourrait m’apporter. Elle m’a proposé plusieurs temps à mettre en place au fil des semaines et à commencer une phase d’observation de ce petit enfant. J’ai pu lui emprunter du matériel sensoriel pour tester les besoins de l’enfant. Nous avons aussi échangé sur les structures adaptées au public handicapé dans la Vienne. Il est bien évident que tout ce travail autour de cet enfant est en accord avec les parents qui sont partie prenante dans le bon développement de leur enfant. »

 

J’ai choisi en tant qu’assistante maternelle il y a deux ans, la formation « S’occuper d’un enfant en situation de handicap » afin de savoir si j’étais capable de proposer un accueil de qualité aux enfants porteur de handicap. J’avoue que j’avais une légère appréhension à me former sur ce sujet. Quelle que soit la forme du handicap, tous les enfants ont le droit à un accueil de qualité.

 

Témoignage d’une famille 

 

Une maman, dont l’enfant n’a été pris en charge et diagnostiqué qu’au début de sa scolarité, regrette que les professionnels qui ont côtoyé son fils avant sa scolarisation, ne l’aient pas alertée sur le comportement et les troubles de son enfant malgré ses demandes répétées.

Elle insiste sur la vigilance, l’observation de l’adulte nécessaire à l’accueil des jeunes enfants ou des bébés. La formation est primordiale auprès des professionnels et aide à l’accompagnement des parents d’un enfant en situation de handicap.

 

Merci à ces trois personnes pour leur témoignage.

[1] CAF : Caisse d’allocations familiales.

[2] MSA : Mutualité sociale agricole.

[3] DDCS : Direction départementale de la cohésion sociale.

[4] PARI : Pôle d’appui et de ressources à l’inclusion.

[5] PEP : Pupilles de l’école publique.